
Commencer un livre de Jussi Adler-Olsen, c’est accepter de mettre sa vie entre parenthèse pendant quelques temps. De ne plus respirer qu’au travers des pages tournées fébrilement, avec l’envie toujours plus pressante de connaître la suite.
« Victime 2117 » n’échappe pas à la règle. Surtout que l’on comprend rapidement que cette huitième enquête du Département V sera centrée autour de l’histoire d’Assad, le mystérieux assistant de Carl Mørck. Un épisode attendu depuis 2012, quand j’ai découvert le génial « Miséricorde ».
Quand le passé refait surface
On l’apprend très rapidement dans ce joli pavé de 572 pages, le passé d’Assad est intimement liée à celui d’une femme dont le corps a été retrouvé sans vie sur une plage de Chypre. Elle est arrivée sur un bateau naufragé, rempli de migrants. Et est la 2117e victime à perdre la vie lors de la traversée de la Méditerranée depuis le début de l’année.
Le journaliste catalan Joan Aiguider, le premier à s’intéresser au parcours de cette femme, finit rapidement nez-à-nez avec le terroriste Abdul Azim, qui se trouve être l’ennemi juré d’Assad…
Une équipe attachante
A Copenhague, Rose et Gordon, les autres équipiers de Mørck et Assad, enquêtent sur un jeune homme dérangé qui a prévu et menacer de faire un carnage une fois qu’il aurait atteint le score de 2117 points dans un jeu vidéo…
Depuis 8 tomes, c’est un plaisir de retrouver cette équipe d’enquêteurs névrosés et d’en apprendre plus sur eux. Le livre entremêle habilement les deux fils rouges. D’un côté, les recherches de Rose et Gordon, de l’autre les tribulations de Mørck et Assad entre Francfort et Berlin. Une manière diablement efficace de maintenir le mystère…
Polar engagé
L’autre force de Jussi Adler-Olsen, c’est sa peinture sans fard de la société contemporaine. S’éloignant de son Danemark natal, il s’attaque à des problématiques dans une échelle européenne: l’arrivée des migrants et la peur du terrorisme.Vous l’aurez deviné, on est dans du très bon thriller. Plus qu’à attendre la suite !