10 déclarations d'amour au cinéma

Dîner au chandelle, bulles de champagne, roses en bouquet ou encore lingerie sexy… Une suite de mots qui conduit sans détour au 14 février, jour de la Saint-Valentin, patron des amoureux. Une célébration commerciale privilégiée et intime au cours de laquelle chacun honore son… amour.

Amour aussi a son champ lexical. De la litote cornélienne Vas, je ne te hais point  au criant Je t’aime de Lara Fabian, l’amour artistique s’habille de tous les synonymes, les figures de style, les mises en scène, les silences.

Dans la vie, déclarer sa flamme est certainement l’un des actes les plus difficiles et les plus hasardeux. Certains préfèrent vivre seuls toute leur vie plutôt que de s’y risquer, pendant que d’autres essuient échec sur déception amoureuse. Parce que déclarer son amour, c’est s’exposer au refus et au rejet… mais aussi à l’amour réciproque.

Heureusement, il y a le cinéma. Sur pellicule, exposer ses sentiments se fait aussi naturellement que de respirer ou d’entonner une sérénade à l’être aimé. Alors, pour claquer la pogne à ce sacré Saint-Valentin, j’ai eu envie de revenir sur dix scènes de déclaration d’amour au cinéma. Outre quelques incontournables, j’ai puisé dans ma mémoire les couples qui m’ont marquée, et surtout sur cette scène-clé. Attention, dégoulinade de guimauve et spoilers au programme.

 

Les Poupées russes, Cédric Klapisch, 2005

Décidément, Klapisch est un réalisateur qui se prête bien aux tops. Pour cette scène entre Xavier (Romain Duris) et Wendy (Kelly Reilly), ce qui frappe, c’est le décalage entre l’état d’esprit des deux amants. Xavier est sur le quai mais sa tête est déjà quelque part entre les jambes interminables d’une mannequin sublime et inaccessible. Il le sait, le spectateur le sait, tout le monde le sait, s’il va à Mouscou c’est pour coucher avec elle. Wendy le sait aussi, et pourtant elle choisit ce moment précisément pour lui faire la plus parfaite des déclarations, un peu pour arrêter de se mentir, un peu pour le retenir, et n’importe quel type normal serait resté avec elle mais bon, c’est Xavier…

Le Journal de Bridget Jones, Sharon Maguire, 2001

Il y a plusieurs années, j’ai connu une fille qui est sortie (peut-être est-elle toujours avec d’ailleurs, who knows) avec un Mark Darcy. Et comment dire qu’on en rigolait beaucoup avec les copines en lui disant qu’elle était tombée sur L’HOMME PARFAIT. Genre le Mark Darcy (Colin Firth) de Bridget Jones (Renée Zellweger) ! Celui qui la supporte malgré tout ses défauts et ses gaucheries et qui l’aime telle qu’elle est. Et qui accepte de manger sa soupe bleue. Et qui coiffe Hugh Grant (le champion des comédies romantiques, toutes catégories confondues, on va en reparler, ne t’en fais pas) au poteau. 

Je ne me lasserai jamais de ce film. 

Quand Harry rencontre Sally, Rob Reiner, 1989

De la même manière que Harry et Sally se croisent à plusieurs étapes de leur vie, ce film peut se voir et se revoir éternellement, notre manière de percevoir les protagonistes venant souvent faire écho à notre propre situation amoureuse et philosophie de vie du moment. Car rencontres après rencontres, Harry (Billy Cristal) et Sally (Meg Ryan) décortiquent les relations hommes/femmes et traversent toutes les étapes, de l’attraction refoulée à l’amour, en passant par une magnifique relation d’amitié. Ce film a beau être sorti en 1989 (déjà ce n’est pas si vieux), il reste à mon avis l’une des meilleures et pertinentes comédies romantiques. Sans oublier l’adorable couple Jess/Marie, campé par Bruno Kirby et Carrie Fischer, qui vient en contrepoint aux très compliqués Harry et Sally et dont plusieurs interactions auraient eu leur place ici. Mais la verve et la sincérité de Billy Crystal viennent tout de même tout rafler…

Mon dieu, mon coeur d’artichaut a-t-il encore de feuille pour supporter tout ça ?

Jeux d’enfants, Yann Samuel, 2003

À l’époque, Guillaume Canet et Marion Cottilard n’étaient pas encore ensemble… Quel bonheur de découvrir leur recontre à l’écran ! Pendant des années, ils s’épatent et se séduisent à coup de Cap ou pas cap ! Mais où s’arrête le jeu, où commence l’amour ?

Magnanime, je t’offre deux déclarations d’amour pour le prix d’un film. Parce que choisir entre ces deux-là, t’es cap toi ?

Love Actually, Richard Curtis, 2003

Voilà voilà, on reparle d’Hugh Grant, dont le déhanché sur les Pointer Sisters vaut à lui seul son pesant de cacahouètes. 

Que dire sur Love Actually qui n’ait été dit ? Côté déclarations d’amour, on est servi: de Sam (Thomas Brodie-Sangster) et son « intolérable souffrance d’être amoureux » à la recherche effrénée de Nathalie (Martine McCutcheon) par le Premier ministre David (Hugh Grant, toujours lui) dans la plus longue rue de Londres, en passant par la demande en mariage en portuguais de Jamie (Colin Firth, un autre revenant) à Aurélia (Lúcia Moniz). Et je ne parle que de déclarations d’amour, et oublie toutes les marques de gentilesse et d’amitié que ce film réunit, puisque Love is all around ! 

Je sais que tu sais que j’en ai sciemment écartée une. Parce c’est celle pour laquelle mon petit coeur bat. J’ai beau savoir qu’avec les lunettes de 2022 cette scène est intolérable, je ne peux m’empêcher de ressentir la même émotion qu’à 15 ans, quand j’ai vu le film pour la première fois. Et pour l’impact qu’a eue cette scène sur la culture populaire, elle vaut bien une place dans ce top. On se refait un tour de Mark (Andrew Lincoln) qui avoue son amour à Juliet (Keira Knightley) ?

Le vieux fusil, Robert Enrico, 1975

César du meilleur film en 1976, Le vieux fusil remporte également le « César des César » de 1985, un prix un peu chelou vu qu’il n’a été remis que deux fois, en 1985 donc et en 1995 pour Cyrano de Bergerac (aussi un putain de bon film, il faudra qu’on en parle. Avec une magnifique déclaration d’amour aussi, tiens).

Pour ceux qui l’ont déjà vu, ils savent que la scène de déclaration n’est pas la première à laquelle on pense en citant ce film. Il y a une autre scène qui a plus violemment marqué les esprits. Mais comme j’aime bien regarder un peu ailleurs parfois, je me suis souvenue que ce film est une magnifique histoire d’amour entre Julien Dandieu et Clara, entre Philippe Noiret et Romy Schneider (mais qui ne tomberait pas amoureux de Romy Schneider, oui ça aussi il faudra que je t’en parle un jour).

Je n’ai malheureusement pas retrouvé l’extrait en question. Imagine une scène de restaurant, Clara et Julien viennent de se rencontrer, et voici ce qu’ils se disent après 2 minutes:

– Pourquoi vous me regardez comme ça ?
– Je vous aime. 

– Mais vous êtes fou !
– Non.  

Extrait Le Vieux Fusil, Robert Enrico, 1975.

La Belle et la Bête, Gary Trousdale et Kirk Wise, 1991

J’aurai pu ne pas mettre de Disney, peut-être pu choisir un autre Disney, mais quelle autre franchise nous a autant gargarisés du pouvoir de l’amour plus fort que tout ?
Je ne m’étendrai pas sur la Belle et la Bête, seul film d’animation à avoir été nommé aux Oscars dans la catégorie « Meilleur film » en 1992. Si j’ai voulu le citer, outre le fait que cette scène me fait verser des torrents de larmes à chaque visionnage, c’est que la déclaration d’amour est un des éléments-clés du récit, attendue depuis le début et qu’elle vient  lever la malédiction sur la Bête, le château et ses habitants.

Anna et le roi, Andy Tennant, 1999

J’ai hésité avec ce film, puisque d’une part ce n’est pas une Grande Histoire d’Amour au cinéma comme on l’entend, et que la déclaration d’amour n’a rien d’impressionnant. Elle tient en une phrase, et exprime autant l’existence de l’amour que son impossibilité. Et c’est ce qui est beau.

Entre Anna, citoyenne anglaise, et le roi du Siam, rien ne peut exister. Et pourtant. Malgré cet état de fait, malgré le fait qu’ils en soient tous deux profondément conscients, Ana laisse sursauter cet aveu au moment des adieux. Et c’est déchirant.

Cela dit, il se passe plein d’autres trucs dans ce film, donc n’hésite pas à le voir si ce n’est pas encore fait !

– J’aimerai bien savoir pourquoi la science, qui peut expliquer quelque chose d’aussi beau que la musique, ne peut pas proposer de solution pour une gouvernante et un roi. 

Extrait d’Anna et le Roi, Andy Tennant, 1999

N’oublie jamais, Nick Cassavetes, 2004

Une histoire passsionnée entre deux êtres que tout oppose…  Ryan Gosling et Rachel McAdams sont parfaits et la lettre de Noah à Allie est tout simplement magnifique. Un classique. 

Le Nom des gens, Michel Leclerc, 2010

Après ce passage obligé, j’avais envie de te proposer une bizarrerie. Ce très joli film de Michel Leclerc explore la relation incongrue entre Bahia Benmahmoud (Sarah Forestier) et Arthur Martin (Jacques Gamblin). Elle est une militante de gauche, usant du sexe comme arme en couchant avec des hommes de droite pour leur faire changer de bord politique. Lui est virologue et jospiniste. Quand on mélange toute ça, cela crée des scènes d’une drôlerie absurde magistralement portée par Sarah Forestier, notamment dans une fameuse scène où elle court rejoindre Arthur pour lui crier son amour alors que, pour lui, c’est tout sauf le moment. Je n’ai malheureusement pas l’extrait et n’ai pas envie de tout te dévoiler, mais je te demande de me croire sur parole, ce film est génial. Et de toute manière, on ne parle jamais assez des films avec Jacques Gamblin (lui aussi je t’en parlerai peut-être un jour).

Le Come-back, Marc Lawrence, 2007

Jamais deux sans trois : Hugh Grant clôtura ce top !  Ne serait-ce que pour service rendu au monde merveilleux de la comédie romantique.

 Je vais te faire un aveu : je trouve ce film génial. Plus je le vois, et plus je le trouve drôle, absurde, décalé, émouvant, intelligent. Hugh Grant est absolument parfait en chanteur has been qui tente un retour après avoir affolé les charts dans les années 80. Drew Barrymore est folle, mais son passé torturé la rend très attachante. Et finalement, l’alchimie se fait entre Alex et Sophie, et c’est tout ce que l’on demande.

 Mais Le Come-back, c’est bien plus que ça. Ce sont des seconds rôles épatants, du gardien d’immeuble à la sœur de Sophie, du manager d’Alex à l’ésotérique Cora. C’est une bande-originale de dingue, qui rend merveilleusement hommage à la pop des années 80 tout en offrant à Cora son lot de petits tubes en puissance. Il y a un moment de ce paragraphe où j’ai perdu mon objectivité.

Et pour la fan de comédies musicales que je suis, il aurait été dommage de ne pas finir ce top en musique, quand Alex tente de rattraper Sophie après un quiproquo à la con mais tellement efficace !

❤️ Amour à toi !