Je vais rarement au cinéma, mais j’avoue que la bande-annonce du Tableau volé de Pascal Bonitzer m’avait mis l’eau à la bouche, avec son intrigue tirée du monde de l’art et ses répliques bien envoyées. Le début du film est d’ailleurs très bien ficelé, posant vite les enjeux d’une querelle autour d’un tableau. L’histoire (tirée de faits réels) est celle d’André Masson, commissaire-priseur, qui reçoit une lettre l’informant de la possible réapparition d’un tableau disparu d’Egon Schiele et retrouvée par un jeune ouvrier de Mulhouse. Avec son ex-femme Bertina et sa jeune stagiaire Aurore, André est prêt à tout pour réaliser la meilleure vente de sa carrière…

Des acteurs au sommet de leur art

D’un côté, le monde fermé et elliste de l’art et des maisons de vente aux enchères, de l’autre la misère sociale dans un contexte rural. Le tableau sert de miroir de passage entre deux univers qui se confrontent sans jamais réellement s’affronter. De chaque côté, les comédiens campent des personnages réalistes et ambigus, et l’on ne peut que saluer la performance d’Alex Lutz en commissaire aux dents longues mais sincèrement passionné par la peinture, Léa Druker (son ex-épouse) en femme mi-fatale mi-fantasque ou encore Arcadi Radeff, l’heureux (?) propiétaire du tableau dépassé par les événements. La partition de Louisse Chevillotte en stagiaire mythomane est également très convaincante mais son personnage est plus horripilant que sympathique.

Un scénario qui file sans vraiment accrocher

Je sais que cela peut paraître dur, d’autant que j’ai passé un bon moment et que je n’ai pas vu le temps passer. Mais en m’interrogeant sur ce qui m’avait plu et en dénouant le scénario, je me suis rendue compte que ce dernier, s’il est intéressant car tiré d’une histoire vraie, manque de surprises et de retournements bien sentis. De plus, de nombreuses pistes sont ouvertes sans vraiment être explorées et donnent à l’histoire un sentiment d’inachevé. Je suis donc restée un peu sur ma faim.