
Avant de lire la jolie bande-dessinée de la genevoise Léonie Bischoff, je ne connaissais d’Anaïs Nin que cette allitération en n. Selon les clés d’analyse de texte, cette lettre évoque des sons doux, fluides et oniriques. Un merveilleux état d’esprit pour plonger dans cette biographie crayonnée à la mine multicolore.
Naissance d’une artiste
Dans ce roman graphique publié chez Casterman, Léonie Bischoff nous transporte dans le Paris des années 30, où la jeune Anaïs s’est installée avec son mari Hugo (Hugh Parker Guiler). Il travaille à la banque pour laisser sa femme écrire et développer son art. Anaïs écrit, beaucoup, elle se confie dans son fameux journal (qui sera publié en à partir des années 60), rencontre Henry Miller et sa femme June, se pose des questions, découvre la psychologie, et écrit. Passionnément.
Mille éclats de femme
Dans un Paris en plein effervescence, on suit le parcours d’une femme qui se cherche en tant qu’artiste. Pour se découvrir, elle s’invente des vies pour vivre mille existences, pour ne pas devenir folle. Plus le roman avance et plus Anaïs assume et vit ses rêves, brisant un à un tous les tabous qui pèsent sur une femme et sa sexualité.
« Si je ne me crée pas un monde par moi-même et pour moi-même, je mourrai étouffée par celui d’autres définissent pour moi. »
Anaïs Nin. Sur la mer des mensonges, Léonie Bischoff, Casterman, 2020.
De la pointe de son crayon, Léonie Bischoff fait éclore sous nos yeux charmés par la douceur de son trait une artiste en pleine possession de son art puisqu’elle accepte toutes les facettes éparpillées de sa personnalité. Anaïs Nin revendique son statut d’artiste tout autant que son statut de femme dans un milieu dominée par la pensée masculine, elle prône une écriture féminine, où la poésie et le rêve règnent en maîtres.
« Je ferai toujours appel à la magie et au mystère pour exprimer ce que je ressens. »
Anaïs Nin. Sur la mer des mensonges, Léonie Bischoff, Casterman, 2020.